Les catégories grammaticales

Objectifs

  • Indiquer la catégorie grammaticale d'un mot donné.
  • Comparer le rôle distinctif d'un mot contre celui d'un autre.

Dans le chapitre précédent, on a parlé des morphèmes qui peuvent constituer un mot. Dans ce chapitre, on parle de la catégorie grammaticale des mots (souvent appelée la partie du discours). Cette catégorisation se fait selon la fonction similaire (ou différente) des mots au niveau de la phrase (par ex., les noms, les verbes, etc.). Cette catégorisation facilite la description et la comparaison des mots qui seront nécessaires pour créer une phrase.

Les catégories

Quand on parle des mots de manière analytique, on doit pouvoir les décrire ; pour les décrire de manière plus systématique, on doit parler des catégories grammaticales (aussi dit, les parties du discours), qui sont des classifications de mots qui fonctionnent de façon similaire dans une phrase. Les catégories grammaticales les plus communes sont :

  • Les verbes : Cette catégorie comprend les mots qui indiquent une action ou un état du sujet (le sujet est généralement celui qui accomplit l'action). Evidemment il y a un nombre considérable de verbes en français, et chaque verbe a plusieurs formes. Par exemple : mettre, finir, bénira, est tombée, pourrions, criait, font, irai, eussent, etc. On peut reconnaître un verbe par le fait qu'il se conjugue (prend différentes formes selon le temps, le mode, la personne, etc.).

  • Les noms/substantifs : Cette catégorie comprend les mots qui représentent les êtres, les choses, les concepts, les lieux, etc. (par ex., architecte, Afrique, création, biologie, amour, etc.). Un nom peut être commun, ce qui indique que le mot ne fait pas référence automatique à une personne ou à une chose unique, mais plutôt générique (par ex. femme, pays, émotion, etc.) ; la première lettre d'un nom commun s'écrit habituellement en minuscule. Par contre, on peut aussi identifier un nom propre qui fait référence à une persone ou à une chose unique (par ex. Mariama, Italie, Provo, etc.) ; la première lettre d'un nom propre s'écrit habituellement en majuscule. On reconnaît un nom (surtout un nom commun) par le fait qu'il a un genre et un nombre et peut être précédé d'un article et modifié par un adjectif.

  • Les pronoms : Cette catégorie comprend les mots qui remplacent d’autres éléments de la phrase (par ex., un nom, un groupe de noms, un adjectif, une proposition et ce qui la suit, etc.) afin de réduire la répétition des mots et/ou de rendre plus claire l'identité de l'un de ces éléments. Les types de pronoms les plus communs sont les pronoms de sujet (e.g., je), les pronoms d'objet (e.g., me), les pronoms disjoints (e.g., moi), les pronoms adverbiaux (e.g., y), les pronoms relatifs (e.g., dont), les pronoms démonstratifs (e.g., celui) et les pronoms interrogatifs (e.g., qui).

  • Les déterminants : Cette catégorie grammaticale comprend les petits mots qui précisent l’identité d’un nom. Ils peuvent préciser le nombre du nom, son genre, son possesseur, son ordre dans une séquence, etc. Cette catégorie comprend : les articles définis (par ex., le, la, les) et indéfinis (par ex., un, une, des, du, de la, de l’ ) ; les déterminants possessifs (par ex., mon, tes, leurs, votre), démonstratifs (par ex., ce, cette, ces) et interrogatifs (par ex., quel, quelles).

  • Les adjectifs : Cette catégorie comprend les mots qui indiquent une qualité d’un nom ou d'un pronom. Quelques exemples incluent grand, bêtes, cinématographique, vertes, heureux, etc. Certains adjectifs peuvent introduire un nom sans déterminant, comme les adjectifs cardineaux (par ex., deux, seize, cent ) et ordinaux (par ex., troisième, vingt-et-unième) et certains autres adjectifs (par ex., autre, plusieurs, etc.).

  • Les adverbes : Cette catégorie comprend les mots qui qualifient un verbe, un adjectif, un adverbe, une préposition ou bien toute une proposition. Il y a des adverbes de temps, de lieu, de manière, de quantité, d’interrogation, de négation, d’affirmation, etc. En voici quelques exemples : demain, bientôt, ici, bien, rapidement, très, trop, pourquoi, ne...jamais, oui, volontiers, etc. Bien que quelques adverbes peuvent sembler fonctionner comme adjectifs (par ex., C'est un homme bien.), il ne faut pas confondre l'une catégorie avec l'autre. Une des grandes différences et que les adjectifs font l'accord avec le nom qu'il modifient alors que les adverbes sont invariables.

  • Les prépositions : Cette catégorie comprend les mots qui précisent une relation (spatiale, temporelle, causale, etc.) entre au moins deux éléments de la phrase. Par exemple, les prépositions sur, devant ou derrière peuvent indiquer chacune une relation spaciale différente entre mon enfant et la chaise dans la phrase « Mon enfant est ____ la chaise. » D'autres exemples des prépositions incluent : à, de, chez, avant, après, à côté de, afin de, etc.

  • Les conjonctions : Cette dernière catégorie comprend les mots qui joignent plusieurs éléments de la phrase. Les conjonctions peuvent indiquer une relation de coordination (une relation plus ou moins égale ; par ex., Je n'aime ni les bonbons ni les cupcakes.) ou de subordination (où une phrase est dépendante de l’autre ; par ex., Tu peux nous joindre puisque nous ne sommes plus malades.). Voici quelques exemples des conjonctions de coordination : et, mais, ou, donc, or, ni, car, etc. ; et quelques exemples des conjonctions de subordination : que, pendant que, avant que, bien que, parce que, etc.

Vérifier votre compréhension

Mettre en pratique

Un clitique est un mot grammatical qui colle au verbe. Les exemples traditionnels sont les pronoms d’objets (c.-à-d., me, te, se, nous, vous, le, la, les, lui, leur, y, en) et le ne de négation. D’habitude, ces clitiques ne peuvent pas être séparés du verbe par un mot qui n'est pas un autre clitique, comme on peut voir en comparant les phrases de (1) et (2), ci-dessous. De plus, les clitiques ne peuvent pas être coordonnés, comme on voit en (3). Même dans une phrase impérative, on ne les sépare pas, comme on voit en (4).


(1) Paul ne les lui donne pas.

(2) *Paul ne—vraiment—les lui donne pas.

(3) *Paul ne le et la donne pas à sa cousine.

(4) Donne-les-lui !


Il existe certaines théories qui suggèrent que les pronoms de sujet (par ex., je, tu, il(s), elle(s), on, nous, vous) sont aussi des clitiques du même genre. Est-ce que vous en êtes d’accord ou pas ? Donnez votre avis à ce sujet, la motivation de votre avis et quelques exemples. Donnez aussi un exemple qui soutient l’autre côté de l’argument.